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Entreprises : 7 questions clés pour évaluer votre exposition au risque de change

4 minutes de lecture

Dans notre économie mondialisée, peu d’acteurs échappent au risque de change. Néanmoins, les niveaux d’exposition varient fortement d’une entreprise à l’autre. Voici les questions à vous poser pour mieux comprendre votre exposition au risque de change et ses conséquences, des plus évidentes aux plus subtiles.

Êtes-vous impliqué dans des transactions en devises ?

Si une part de vos recettes ou de vos dépenses sont réalisées en devises étrangères, alors votre entreprise est exposée au risque de change.

Reste alors à savoir quel est le rapport entre vos transactions réalisées en devises étrangères et celles réalisées en devise domestique. Toutes choses égales par ailleurs, plus la proportion de transactions réalisées en devises étrangères sera élevée, plus vous serez exposé au risque de change.

Attention, il est possible d’être exposé au risque de change économique même si 100% de vos transactions s’effectuent en devise domestique. Certaines de vos matières premières peuvent en effet voir leur prix impacté directement par les fluctuations du marché des changes (par exemple, le prix du carburant négocié et libellé en dollars sur la scène internationale, mais réglé en devise domestique au quotidien).

Quelle que soit la situation de votre entreprise, un examen attentif de la structure de prix est donc nécessaire pour comprendre finement les impacts directs et indirects des fluctuations de taux de change.

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Vos opérations en devises se compensent-elles ?

Si réaliser une transaction en devises étrangères expose votre entreprise au risque de change, dans certains cas, plusieurs de vos transactions peuvent se compenser et neutraliser d’elles-mêmes le risque.

Lors de l’analyse de l’exposition au risque de votre entreprise, pensez donc à raisonner en termes de position nette (et non en position cumulée), et ce, pour chacune des devises étrangères utilisées dans le cadre de votre activité.

Bon à savoir :
Bien que différentes, certaines devises internationales peuvent se compenser naturellement l’une l’autre en raison de décisions politiques ou de facteurs économiques. Mais attention, de tels liens peuvent parfois être brutalement rompus, comme ce fût par exemple le cas avec la fin du plancher maintenu par la BNS sur l’EUR/CHF en 2015.

Avez-vous mis en place une stratégie de couverture ?

Au-delà des compensations “naturelles” pouvant neutraliser l’exposition au risque de change, votre entreprise peut également recourir à des compensations “artificielles” telles que l’achat de produits financiers de couverture.

Les stratégies de couverture pour réduire le risque de change peuvent être partielles, ou bien complètes en vue de neutraliser le risque dans sa quasi-totalité. Si votre entreprise a recours à ce type de stratégies, alors vous pouvez effectuer des tests d’efficacité prospectifs (ex-ante) ou rétrospectifs (ex-post) pour évaluer leur utilité ; de tels tests sont d’ailleurs encouragés par les normes comptables internationales IFRS.

Vos marges sont-elles faibles, modérées ou élevées ?

Toutes choses égales par ailleurs, les conséquences des fluctuations du marché des changes ne seront pas les mêmes en fonction du niveau de marge de votre activité.

En effet, si vos marges sont faibles, alors celles-ci seront rapidement impactées par les variations de taux de change et vous serez donc particulièrement exposé. À l’inverse, plus vos marges sont élevées, plus vous bénéficiez d’une marge de manœuvre importante pour encaisser plus facilement les hausses et baisses du FOREX.

Les devises étrangères concernées sont-elles volatiles ?

Livre turque, peso argentin, rouble russe… Certaines devises qualifiées de “devises exotiques” sont en moyenne bien plus volatiles que d’autres devises plus stables telles que l’euro, le dollar américain ou le yen, et ce, en raison notamment de l’instabilité politique et/ou économique des zones concernées.

Plus la proportion de devises étrangères “exotiques” sera importante dans votre activité, et plus votre entreprise sera exposée. Mais attention, il convient également de se méfier de l’eau qui dort, car même les devises les mieux établies peuvent connaître de brusques regains de volatilité !

Avez-vous des actifs ou des dettes libellés en devises ?

Si les risques de change économique et transactionnel sont les plus souvent cités en raison de leur conséquence directe sur la rentabilité des entreprises, votre société peut également être exposée à un risque bilanciel lorsqu’elle détient des actifs ou passifs libellés en devises étrangères au sein de son bilan.

Et pour cause, sous l’effet des variations de taux de change, un placement libellé en devises peut chuter soudainement tandis qu’une dette libellée en devises peut gonfler brusquement.

Bon à savoir : Tout comme pour les transactions, il est ici aussi intéressant de raisonner en position nette, les expositions de vos actifs et passifs pouvant se compenser.

Avez-vous des filiales à l’étranger ?

Enfin, si votre entreprise dispose de filiales à l’étranger, celle-ci peut être exposée au risque de change au moment du rapatriement du résultat réalisé au niveau de la filiale, avec la conversion des devises étrangères en devise domestique.

L’existence d’une ou de plusieurs filiales implantées en dehors de votre zone monétaire vous expose donc également au risque de change.

Le risque de change peut prendre de multiples apparences, et nous sommes finalement tous concernés dans nos quotidiens. Grâce aux questions et réponses de cet article, nous espérons que vous aurez désormais une vision plus exhaustive et plus précise de votre exposition !

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