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Salaire minimum Suisse ? Est-il le plus élevé au monde ?

4 minutes de lecture

En janvier 2023, le salaire minimum du canton de Genève a été augmenté, atteignant 4368 francs suisses brut, soit 4400 euros. C’est le salaire minimum le plus élevé au monde.

SMIC salaire minimum suisse

La Suisse est connue pour son niveau de vie particulièrement haut et ses salaires attractifs, qui incitent un grand nombre de travailleurs étrangers à venir vivre en Suisse. Mais derrière ce montant impressionnant, se cachent des réglementations, un coût de la vie élevé, et des disparités géographiques… b-sharpe vous dit tout sur le SMIC en Suisse !

Existe-t-il un SMIC en Suisse ?

En France, le SMIC désigne le ”salaire minimum de croissance”. Il correspond au salaire horaire minimum légal que le salarié doit percevoir. Mais en ce qui concerne la Suisse, on aurait tort de parler de salaire minimum légal ou de SMIC.

Petit rappel important : la Suisse (ou Confédération suisse) est un État fédéral. En d’autres termes, le pouvoir est réparti entre la Confédération, les 26 cantons et les communes. Ainsi, le salaire minimum n’est pas défini à l’échelle nationale. En réalité, la Suisse ne dispose pas de salaire minimum légal obligatoire. Les différentes branches professionnelles fixent leurs salaires par le biais de conventions collectives de travail, négociées entre les syndicats et les employeurs. Environ la moitié des salariés en Suisse est concernée par ces accords. 

SMIC suisse, la pression des syndicats

Les syndicats suisses, comme l’Unia, bataillent depuis plusieurs années pour instaurer un minimum légal. En 2014, une initiative des syndicats visant à instaurer un SMIC suisse de 4000 francs suisses pour l’ensemble de la Confédération a été massivement refusée (74% des votants) par les citoyens suisses. Comment l’expliquer ? Une grande partie de la population craignait qu’un tel salaire ne favorise une hausse du chômage, alors presque inexistant en Suisse. D’autres estimaient les salaires minimaux des conventions collectives suffisants pour maintenir un encadrement légal des salaires.  

À la suite d’initiatives populaires locales et à la demande des syndicats, certains cantons ont obtenu la possibilité de fixer leurs propres salaires minimums. Cinq d’entre eux, des cantons frontaliers, l’ont déjà fait : Neuchâtel, Jura, Genève, le Tessin et le demi-canton de Bâle-Ville. Aujourd’hui, le salaire minimum d’un travailleur à Genève n’est donc pas le même que celui d’un salarié à Zurich ou à Neuchâtel.

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Des différences de salaires selon le canton

Voici les différents salaires minimums en Suisse, selon les Cantons (ayant accepté l’introduction d’un salaire minimum) : 

  • Neuchâtel : instauré en 2017, le salaire horaire minimum est à 20,77/h soit 3780 francs suisses/mois. 
  • Jura : instauré en 2018, le salaire horaire minimum est à 20,60/h soit 3749 francs suisses/mois. 
  • Genève : révisé en 2023, le salaire horaire minimum est à 24/h soit 4368 francs suisses/mois. 
  • Tessin : depuis 2021, le salaire horaire minimum est à 19,50/h soit 3458 francs suisses/mois. 
  • Bâle-Ville : depuis 2021, le salaire horaire minimum est à 19,50/h soit 3822 francs suisses/mois. 

Un SMIC plus élevé que dans les pays européens

Si le salaire minimum en Suisse est le plus élevé parmi les pays européens, qu’en est-il dans les autres pays de l’UE ? Pour rappel, en France, depuis le 1er janvier, le SMIC mensuel brut 2023 s’établit à 1 709,28 euros. Faisons un tour d’Europe des salaires minimums. 

  • Le salaire minimum en Espagne est fixé à 1 166,67 euros depuis 2022.
  • Mis en place en 2015, l’équivalent du SMIC en Allemagne s’établit actuellement à 1 987 euros.
  • En Grèce, le salaire minimum grec a été augmenté en 2022 pour atteindre 831,83 euros. 
  • Au Luxembourg, l’équivalent du SMIC s’établit à 2 387,40 euros au début 2023.
  • En Pologne, le salaire minimum polonais de 641,74 à 745,60 euros en 2023.
  • Le salaire minimum au Portugal pour 2023 est de 886,67 euros.
  • En Belgique, le salaire minimum est indexé sur l’inflation. Celui-ci s’établit à 1 955,04 euros pour le premier semestre de 2023.

Ainsi, on constate que le salaire minimum mensuel dépasse 1000 euros dans seulement huit pays (France, Allemagne, Benelux, Irlande, Espagne et Slovénie). De la Bulgarie (398 euros bruts mensuels) au Luxembourg (2387 euros par mois), les disparités entre les salaires sont fortes. Enfin, il n’existe pas de salaire minimum légal en Autriche, au Danemark, en Finlande, en Italie et en Suède.

Le salaire suisse et le travail en Suisse : tour d’horizon

Le salaire en Suisse décrypté

Vous l’avez compris, les salaires en Suisse sont particulièrement élevés, surtout en comparaison avec les autres pays européens. Pour beaucoup, l’Helvétie fait figure de véritable paradis pour l’expatriation. Pourtant, beaucoup d’éléments sont à prendre en compte pour comprendre ce montant. Décryptons ensemble les spécificités des salaires en Suisse, en 6 points :

  • Premier point important : le nombre d’heures de travail hebdomadaire en Suisse est plus important qu’en France, avec 41,7 heures en moyenne par semaine contre 35 ou 39 maximum en France. La loi suisse autorise une durée maximum de travail entre 45 et 50 heures de travail par semaine. 
  •  La différence entre le salaire brut et le net n’est pas la même, et est plus favorable aux travailleurs suisses. Les charges sociales représentent entre 13 % et 17 % du salaire brut (contre 23 % en France). 
  • En Suisse, l’assurance maladie est à la charge du salarié ! C’est donc un coût important à déduire de ses revenus mensuels. 
  • Les salaires suisses dépendent fortement du secteur d’activité dans lequel on exerce. Les hauts salaires s’expliquent souvent par la forte dynamique du secteur tertiaire, qui représente 80 % des emplois. La finance, les banques, l’assurance, la santé, la technologie et la chimie… Ce sont des domaines très attractifs et rémunérateurs, qui concentrent en Suisse un grand nombre d’emplois.
  • Un taux de chômage bas peut aussi expliquer l’attractivité des salaires. Les entreprises proposent des salaires compétitifs pour attirer les meilleurs profils.
  • Un coût de la vie élevé : les salaires sont alignés sur le coût de la vie, qui est très fort en Suisse. Le logement, les transports, les frais alimentaires… Tout est plus cher en Suisse qu’en France, et que dans la majorité des pays européens.

Beaucoup de Français ont fait le choix de travailler en Suisse, tout en restant vivre dans l’Hexagone, dans les régions transfrontalières. Cependant, pour toucher leur salaire, il leur faut prendre en compte la différence de devise. Pour connaître précisément la valeur en euros d’un salaire en francs suisses, il est utile d’utiliser un convertisseur de devise fiable et actualisé en temps réel.

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