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Effets positifs de l’inflation en zone euro, baisse du soutien de la FED et fébrilité de la Banque d’Angleterre

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EUR/CHF : Les pays du sud de l’Europe tirent leur épingle du jeu Portée par la réouverture des économies, l’inflation progresse nettement dans tous les pays de la zone euro. Toutefois, la hausse des prix et des salaires n’ayant pas la même ampleur dans tous les États membres, le fossé économique entre pays du Nord…

EUR/CHF : Les pays du sud de l’Europe tirent leur épingle du jeu

Portée par la réouverture des économies, l’inflation progresse nettement dans tous les pays de la zone euro. Toutefois, la hausse des prix et des salaires n’ayant pas la même ampleur dans tous les États membres, le fossé économique entre pays du Nord et du Sud tend à se réduire.

En effet, si l’inflation atteint +4,1% en moyenne en zone euro pour le mois d’octobre, celle-ci s’élève à +5,4% en Belgique contre seulement +1,8% au Portugal ! 

En cause, les différences entre pays au niveau du marché du travail, mais aussi l’augmentation des coûts de l’énergie, qui ne pèse pas de la même manière sur tous les ménages européens (notamment en fonction de la décarbonation de la production électrique).

De l’avis des économistes, au cours des prochaines semaines, les pays du Nord (qui peinent de plus en plus à recruter) devraient augmenter les salaires plus rapidement que les pays du Sud (qui souffrent davantage du chômage et disposent donc d’un réservoir de main-d’œuvre plus important). 

En conséquence, les experts anticipent des hausses de salaire de +4% dans le Nord à long terme contre +1% seulement dans le Sud contre ; de quoi doper la compétitivité des économies sudistes par rapport à leurs homologues nordiques !

Côté suisse, l’indice de sentiment économique, qui représente le niveau d’optimisme de 350 analystes économiques et financiers concernant les six prochains mois sur le marché, accuse une légère baisse sur le mois d’octobre, à +15,6 points (contre +25,7 au mois de septembre), certes loin du pic de mai (+72,2), mais bien meilleur qu’en août (-7,8).

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Évolution EUR/CHF

Les derniers resserrements de l’Allemagne et de l’Autriche afin de combattre la nouvelle vague de COVID-19, accompagné du speech de Madame Lagarde qui mentionne le fait que l’inflation reste contrôlée ont fait chuter la monnaie unique en cassant le support psychologique du plus bas de 2020 à 1,0500. Lors de l’année 2020, la BNS est intervenue sur le marché des changes en ayant comme objectif de déprécier le CHF. Nous constatons actuellement que le taux a rebondi à 1,0450 plusieurs fois ce qui reste pour le moment le premier support à court terme. La question que tout le monde se pose est à quel moment la BNS va-t-elle à nouveau intervenir ou a-t-elle tout simplement déjà opéré de manière discrète sur le marché? Le taux s’échange actuellement à 1,0495.

USD/CHF : La FED pourrait agir plus tôt que prévu

Alors que l’inflation continue de flamber aux États-Unis, le vice-président de la Réserve fédérale américaine (FED) ouvre la porte à une réduction des rachats d’obligations mis en place pour soutenir l’économie pendant la crise sanitaire. En fin de semaine dernière, Richard Clarida indiquait en effet que le Federal Open Market Committee pourrait discuter du rythme de ces rachats lors de la réunion de politique monétaire de décembre.

Une déclaration qui suit la décision de la FED, plus tôt au cours du mois de novembre, de réduire de 15 milliards de dollars chaque mois ses achats de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires (qui s’élevaient à 120 milliards de dollars mensuels jusqu’à présent) ; l’objectif de l’institution étant de cesser totalement de stimuler l’économie d’ici mi-2022.

Le vice-président de la FED justifie son choix par le besoin urgent de maîtriser l’inflation galopante aux États-Unis, ainsi que par le fait que la croissance économique du pays s’annonce très importante au quatrième trimestre de cette année.

Le président américain Biden a réélu lundi 22 novembre pour un second mandat de quatre ans Monsieur Jérôme Powell à la tête de la FED. Cette annonce a fait grimper un peu plus le billet vert qui est en surperformance depuis quelques semaines car les investisseurs anticipent une augmentation des taux d’intérêts de la FED suite aux chiffres plutôt positifs du marché du travail américain et d’une inflation qui n’avait jamais été aussi forte depuis plusieurs décennies.

Évolution USD/CHF

La paire USD/CHF continue sa marche en avant et l’objectif étant d’atteindre les plus hauts de 2021 qui était de 0.9470. A contrario, le prochain support reste 0.9285 qui est une ligne importante sur le retracement de Fibonacci. La paire s’échange actuellement à 0.9335.

Évolution EUR/USD

Les divergences de politique monétaire font que la paire est en pleine chute libre (-5,5% en trois   mois) en passant de 1.1900 à 1.1240 ce mardi 23 novembre. La paire est sur un canal baissier et le prochain support reste 1.1200. La moyenne mobile 200 (ligne en bleu) qui est un indicateur sur le moyen à long terme montre que la paire est passée au-dessous de cette moyenne ce qui confirme d’une tendance baissière.

GBP/CHF : La BoE se refuse à confirmer l’augmentation des taux

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Andrew Bailey, déclarait ce weekend que l’institution bancaire phare du Royaume-Uni devrait bel et bien relever ses taux d’intérêt si l’économie britannique évolue comme anticipé, mais que la situation reste incertaine. Une déclaration qui ne rassure guère les investisseurs, déjà surpris que la BoE ne relève pas ses taux dès le mois de novembre…

Toutefois, alors que les chiffres de l’emploi continuent de s’améliorer, que les règles sanitaires d’isolement ont totalement pris fin et que l’inflation a atteint un record sur dix ans au pays de Sa Majesté, les experts misent toujours sur une hausse progressive des taux à partir du mois prochain. Si tel est le cas, elle serait alors la première augmentation depuis 2018 et ferait sans doute passer les taux de 0,1% à 0,25%. 

Si le gouverneur Bailey se refuse à confirmer totalement la décision de la BoE, c’est que sa préoccupation est double : d’un côté, l’inflation galopante est principalement due aux problèmes d’approvisionnement et à l’augmentation des coûts de l’énergie (que la politique monétaire seule ne peut pas résoudre), et de l’autre, cette inflation se répercute sur les négociations salariales et plus globalement sur le marché du travail… Si les chiffres de l’emploi restent solides, la remontée des taux devrait toutefois bien avoir lieu.

Évolution GBP/CHF

La paire se reprend gentiment à la hausse après avoir rebondi à 1.2278 en début de ce mois mais à comme première résistance forte (1.2548) qui a été atteinte deux fois mais sans la casser pour le moment. La politique monétaire britannique présage probablement une appréciation de la livre ces prochaines semaines/mois. La paire s’échange actuellement à 1.2480.

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